dimanche, 09 mars 2014
COMMENT GAGNER UNE GUERRE SANS COMBATTRE SELON SUN TZU? L'EXEMPLE DE LA RUSSIE EN CRIMEE
Leçon de géostratégie africaine N° 71: Comment gagner une guerre sans combattre selon Sun Tzu? L’exemple de la Russie en Crimée. Ou voici comment la Russie a piégé les dirigeants de l'Occident et récupéré la Crimée sans tirer un seul coup de fusil.
1- «Quand vous êtes capable, feignez l’incapacité. Quand vous agissez, feignez l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement. Quand vous êtes loin, feignez la proximité.»
Le président Yanukovych qui est l'homme de Moscou a feint ne rien comprendre quant aux conséquences néfastes de la signature des accords d'association. Et s'est arrêté à la dernière minute. Et c'est en ce moment que les Occidentaux entrent en jeu, en inventant la révolution populaire. Selon la télévision Euronews une conversation interceptée entre le Ministre Estonien des affaires étrangères Urmas Paet et madame Catherine Ashton, la cheffe de la diplomatie européenne, les 88 morts de la place de l'indépendance ne sont pas l'œuvre du président Yanukovych mais des paramilitaires de l'opposition, commandités par les membres de l'actuelle coalition au pouvoir à Kiev pour porter un coup fatal à la présidence hostile à l'Union Européenne et à l'Otan. Mais comment en est-on si sûr ? Voici à propos, ce que déclare Euronews : "Un ou plusieurs snipers ayant tiré sur les manifestants d’Euromaïdan s‘étaient installés dans le siège de la banque d’Ukraine, à Kiev. Les enquêteurs y ont découvert des douilles correspondantes aux balles retrouvées dans les corps des victimes. Ce sont par ailleurs les mêmes balles qui ont servi pour attaquer les forces de police anti-émeute et les opposants." Total : 88 morts.
Devant tout cela, la Russie sait tout ce qui se passe, mais fait semblant d'être invisible, inaudible, absente. Et laisse faire. Ce qui l'intéresse, c'est reprendre toute la péninsule de la Crimée, mais sans combattre. Comment y parvenir? Ce sont les Occidentaux qui vont lui donner un coup de main, en jouant à une partie d'échec, sans jamais tenir compte des pions que l'adversaire est en train de pousser, lui aussi, mais en cachette. Et pour cela, c'est la deuxième stratégie de Sun Tzu qui va nous apporter plus d'éclaircissement sur le comportement du président Poutine de Russie dans cette crise.
2- «Une armée victorieuse l’est avant même de livrer bataille. Une armée vaincue se lance d’abord dans la bataille et ensuite recherche la victoire.»
Sur la place Maïdan de Kiev, la capitale de l'Ukraine, ont défilé durant la révolte, de nombreux politiciens occidentaux, comme le Sénateur américain Mc Caïn le 15 décembre 2013, pour soutenir et encourager la foule en colère, une colère bien entretenue et guidée. Le 19 février, nos manifestants dits pacifistes vont lancer un assaut sur la police. A la fin des émeutes, il y a 26 morts dont 9 policiers. Et voici ce que déclare le président Obama depuis le Mexique où il se trouve en visite officielle : "Je veux être très clair, nous allons observer de près les développements des prochains jours en Ukraine et nous attendons du gouvernement ukrainien qu'il fasse montre de retenue, qu'il n'ait pas recours à la violence face à des manifestants pacifiques". Plus tard dans l'avion de retour du Mexique, selon une dépêche AP, c'est au tour de Ben Rhodes, conseiller spécial du président Obama à faire un point de presse dans Air Force One pour affirmer ceci : "Nous sommes opposés à la violence, d'où qu'elle vienne, mais c'est le gouvernement qui doit retirer les membres de la police anti-émeute, décréter une trêve et entamer des discussions dignes de foi avec l'opposition (...) Il est évident que les Ukrainiens estiment que leur gouvernement ne répond pas à leurs aspirations légitimes à l'heure actuelle".
Ces 3 personnalités américaines sont dès lors déjà entrées dans le piège du président Poutine : ils ont clairement fait leur choix de camp. Par leurs actions et leurs propos, ils ont signé sans se rendre compte la paternité des manifestations sur la place de l'Indépendance à Kiev. Cette signature sera ensuite utilisée par la Russie pour discréditer les interlocuteurs occidentaux dans la suite des évènements qui semblent complètement imprévus par les deux camps, mais jusqu'à quel point? Nous allons voir dans la prochaine stratégie qui privilégie le résultat final recherché aux multiples pseudos victoires temporaires.
3- «Pour le bon stratège, l’essentiel est dans la victoire, non pas dans les opérations prolongées.»
Ailleurs, au nord, c'est la mer froide et si l'Occident déclenche une guerre contre la Russie en hiver, tous ses bateaux sont bloqués dans des eaux gelées de la Baltique ou de la mer du Nord. Ce serait donc une défaite même avant de combattre. Dans les opérations qui vont se succéder à Kiev jusqu'au renversement du président, c'est l'Occident qui semble avoir les meilleures cartes en main, puisque c'est lui qui dicte le tempo des événements, jusqu'au choix des nouveaux dirigeants, reconnus à la vitesse de la lumière. Même s'ils viennent à peine de renverser un gouvernement démocratiquement choisi par le peuple, qu'importe, la démocratie est un gros mensonge qui vit au dépend de ceux qui y croient. Surtout que les élections normales étaient prévues dans un an. Et dans les négociations, le président Yanukovych avait accepté d'anticiper ces élections. Et cela n'a pas suffi au tempo occidental qui l'a fait renverser à peine 24h après la signature de cet accord avec l'opposition. Là, c'est l'Occident qui s'installe dans les opérations prolongées. Moscou est muet.
Le président Poutine est coincé à Sotchi pour les jeux Olympiques d'hiver. C'est la suite des évènements qui nous fera comprendre que ce mutisme était bien calculé. Apparemment, ce qui l'intéressait, c'était la victoire finale et non les opérations intermédiaires.
4- «Celui qui pousse l’ennemi à se déplacer, en lui faisant miroiter une opportunité s’assure la supériorité.»
Pour commenter la visite du sénateur américaine Mc Cain sur la place de l'indépendance le 15 décembre 2013, Alexeï Pouchkov, député au Parlement russe (la Douma) déclare au quotidien ukrainien, Kievski Telegraf, ceci : "Les représentants de l'Union européenne et des Etats-Unis sont directement impliqués dans le bras de fer politique en Ukraine. (...) Veulent-ils y établir un nouveau régime colonial ?" Nous constatons déjà à ce niveau que la Russie joue la parfaite diversion. Ayant poussé les occidentaux à être plus mobiles et de se rendre plusieurs fois à Kiev, alors qu'ils ne bougent pas d'un millimètre depuis Moscou, ils arrivent à contraindre les américains à choisir une priorité : le changement de pouvoir à Kiev. C'est dans ce piège que les Russes vont les y conduire et les occuper un bon bout de temps, pendant qu'ils peaufinent en toute liberté et secret, l'invasion de la Crimée.
5- «Le bon stratège est si subtil qu’il n’a plus de forme visible. Le bon stratège est si discret qu’il en est inaudible. Ainsi il se rend maître du destin de l’ennemi.».
En Crimée, lorsque le président Poutine fait la seule conférence de presse, le 5/03/2013 admise aux seuls journalistes russes, il jure sur la tête de son arrière grand père qu'il n'a pas de troupes en Crimée. Et que les militaires qu'on voit sans insigne sur l'uniforme, sont en effet, des forces d'Auto-défense locales. Vu de l'Occident, il s'agit d'un mensonge. Mais à bien y regarder, le président Poutine est juste en train de les rouler dans la farine. Et il leur fournit une information capitale qui n'est pas comprise par les stratèges occidentaux. En effet, lorsqu'il nie qu'il n'y a pas de militaires russes, donc étrangers en Crimée, il est en ce moment en train de leur dire qu'officiellement, la Crimée est déjà russe et à ce titre, les forces présentes en Crimée ne peuvent pas être considérées sous l'optique d'une invasion, mais d'une force qui est déjà chez elle, dans sa nation, dans sa république, d'où l'appellation de Forces d'Auto-défense locales. Ce message subliminale n'a malheureusement pas été convenablement analysé et compris par les "stratèges" Occidentaux qui au lieu de se pencher immédiatement sur le cas de la Crimée, ont continué comme d'habitude à faire de la figuration à parler de la désescalade de la tension de la partie russe alors que cette dernière venait de leur signifier qu'elle était déjà passé à la deuxième mi-temps du match qu'ils avaient invité la Russie à jouer.
A Paris, on a transformé une conférence dédiée au Liban à une conférence de sanctions contre la Russie, si elle n'est pas suffisamment gentille et retirer ses militaire de la Crimée pour rentrer dans leur base.
Le lendemain à Rome, on a transformé une conférence pour parler du chaos laissé par l'OTAN en Libye, en un débat pour expliquer à l'opinion publique européenne que l'Europe comptait quand même quelque chose.
On a continué d'organiser des conférences inutiles, à aller et venir entre les capitales européennes et Kiev, alors que le barycentre de la crise s'était déplacé depuis des lustres de Kiev en Crimée. Même un mini-sommet extraordinaire sur l'Ukraine est organisé à Bruxelles le 6/03/2013 et c'est en pleine réunion que le président Poutine va envoyer aux participants un petit cadeau, c'est la dépêche qui tombe sur les téléscripteurs à 12h de Bruxelles et qui dit que le Parlement de la Crimée a voté à l'unanimité le rattachement de la Crimée à la Russie et qu'un référendum pour valider ce choix sera organisé à peine 10 jours plus tard.
6- «Remporter cent victoires après cent batailles n’est pas le plus habile. Le plus habile consiste à vaincre sans combat.»
7- «Jadis, les guerriers habiles commençaient par se rendre invincibles, puis attendaient le moment où l’ennemi serait vulnérable. L’invincibilité réside en soi-même. La vulnérabilité réside en l’ennemi.»
Il sait qu'il a déstabilisé pendant longtemps ses adversaires incapables de prendre des initiatives novatrices. Le président Obama a annoncé une série de sanctions d'abord sur les visas. On a l'impression qu'il s'agit d'une blague de mauvais goût. En 1994, tu as contrains l'Ukraine à se débarrasser de l'armement nucléaire en lui promettant que s'il est attaqué, tu viendrais à son secours. Et maintenant qu'on démembre son territoire, tu menaces de ne pas donner des visas ? De qui te moques-tu ? En réalité, le Président Obama ne peut pas faire grand chose. En ce moment c'est le président russe qui est le seul maître du jeu. Il a toutes les bonnes cartes en main. Il fait ce qu'il veut, quand il veut et comme il l'entend. Le pire est que les gesticulations des occidentaux, trahissent au fond leur impuissance.
D'abord parce qu'ils n'ont pas d'argent pour mener la moindre guerre contre une puissance comme la Russie, mais aussi parce que la moindre sanction économique se retournerait immédiatement contre eux. Par exemple, selon une information publiée par le journal économique français Challenge du 7 mars 2014, à la seule menace du président Obama de geler les avoir russes, la Banque Centrale de Russie a déplacé dans la seule journée du jeudi 6 mars 2014, une somme gigantesque de plusieurs dizaines de milliards de dollars des comptes bancaires détenus aux États-Unis vers la Russie et les paradis fiscaux. Ce genre d'opérations, si elle continue, dans le moyen terme, peut causer un véritable séisme bancaire et financier aux États-Unis. C'est la classique histoire de l'arroseur arrosé.
Toujours Vendredi 7 mars 2014, c'est l'Agence Bloomberg qui fait d'autres analyses et prévisions. Selon elle, au 1er septembre 2013, la Russie détenait dans les banques de 44 pays la somme de 160 milliards de dollars, alors qu'à la même date, 24 pays avaient déposé dans les banques russes, la somme de 242 milliards de dollars. Les pays occidentaux peuvent geler jusqu'à 160 milliards de dollars d'argent russe. Et la Russie peut geler jusqu'à 242 milliards de dollars d'argent des occidentaux. Selon Bloomberg, depuis Washington, qui a plus à y perdre serait la France dont les banques ont investi 50 milliards de dollars en Russie, suivie par les Etats-Unis dont les banques ont investi pour 35 milliards de dollars dans le plus vaste pays du monde, la Russie, avec ses 17 millions de km2. Le pire, nous vient de la bouche du conseiller du président russe Sergueï Glaziev, rapporté par la même Agence Bloomberg : "En cas de sanctions américaines, la Russie serait obligée de renoncer au dollar au profit d'autres monnaies et de créer son propre système de paiement. (...) Si les États-Unis gèlent les avoirs d'entreprises publiques et d'investisseurs privés russes, Moscou recommandera à tout le monde de vendre les titres du Trésor américain. En outre, les sanctions, si elles sont infligées, amèneront la Russie à renoncer au remboursement des prêts octroyés par les banques américaines." La messe est dite. La Russie est invincible et a même identifié le point de faiblesse de l'ennemi. On peut dès lors parier qu'après la Crimée, elle sait qu'elle pourra annexer d'abord les anciens territoires géorgiens de l'Abkhazie et de l'Ossétie, avant d'avaler toutes les régions de l'est ukrainien russophones qui avaient voté pour le président Yanukovych aux dernières élections présidentielles. Sans oublier bien sûr la région séparatiste de Transnistrie en Moldavie, à la frontière avec l'Ukraine, là aussi à majorité russe et qui demande depuis son indépendance proclamée en 1992, son rattachement à la Russie. Et là nous arrivons à l'autre stratégie de Sun Tzu.
8- «Pour avancer irrésistiblement, attaquez les points faibles de l’ennemi. Pour battre en retraite sans être rattrapé, soyez plus rapide que votre ennemi.»
Depuis la guerre éclair du mois d'Aout 2008 contre l'allié des USA, la Géorgie avec Saakachvili, les territoires conquis sont le point faible de l'Occident. Tu avais fait croire à la Géorgie que tu pouvais l'aider en cas de guerre avec la Russie. Et il a fait ce que tu lui as conseillé. Quand on l'a bombardé, tu n'es pas arrivé. Alors, que vaut ta parole ? L'humiliation de la petite Géorgie par la Russie a été une grosse tache dans la crédibilité des USA et encore aujourd'hui, les deux territoires alors contestés sont de fait sous la Russie. Voilà pourquoi il est facile de prévoir que ce sont les premiers territoires que la Russie va annexer après la Crimée. Cette victoire si facile en seulement 4 jours sur la Géorgie ne suffit pas pour être répétée aujourd'hui en Ukraine, toujours selon Sun Tzu. Et ça, le président russe Poutine l'a très bien compris.
9- «Ne répétez pas les mêmes tactiques victorieuses, mais adaptez-vous aux circonstances chaque fois particulières.».
10- «Qui connaît l’autre et se connaît lui-même, peut livrer cent batailles sans jamais être en péril. Qui ne connaît pas l’autre mais se connaît lui-même, pour chaque victoire, connaîtra une défaite. Qui ne connaît ni l’autre ni lui-même, perdra inéluctablement toutes les batailles.»
C'est ce qui va expliquer que pour le président russe, on a l'impression que rien de ce que dit son homologue américain ne le surprend ou ne l'émeut. Sur le plan de l'environnement, la Russie c'est 17 millions de km2, les USA la moitié. Alors que les américains en Russie sont concentrés dans quelques grandes villes de l'Ouest, les russes aux USA, sont repartis sur tout l'étendu des USA. Ils sont devenus des américains à tous les effets. Il suffit pour Moscou d'étudier leurs comportements pour savoir tout, des américains. Pour revenir en Ukraine, les zones qui intéressent la Russie sont les régions où on parle russe, où les populations sont russes, donc avec une parfaite maîtrise même sociologique de la part de la Russie. Ce qui n'est pas le cas des USA qui en Ukraine comme en Afghanistan ou en Irak, donnent toujours l'impression de s'engager sur des éventuels théâtres de guerres sans jamais maîtriser le terrain, n'importe où sur la planète comme s'il s'agissait d'un jeu vidéo, où il suffirait de remplacer une carte par une autre et continuer à appuyer sur la gâchette au maximum. Ce qui a porté à des guerres inutiles qui ont littéralement ruiné les Etats Unis d'Amérique.
Et le président Poutine l'a bien compris que de l'autre côté, il y a une véritable navigation à vue, du dossier iranien et syrien hier et à celui ukrainien aujourd'hui. Au final, devant le désarroi du président américain avec ses menaces génériques et sa totale incapacité à placer la moindre initiative dans le dossier ukrainien, s'il y a un maître du monde aujourd'hui sur le plan de stratégie militaire, ce maître s'appelle Monsieur Vladimir Poutine. Il connait son ennemi, les USA, il connait bien le terrain, l'Ukraine et il connait la nouvelle force de son pays, les nouveaux moyens militaires du pays depuis la guerre en Libye qu'il cite chaque fois qu'il veut se moquer des stratèges américains qui ont prétendu d'aller installer la démocratie en Libye et aujourd'hui organisent une conférence à Rome pour demander l'aide des russes pour aller y mettre un peu d'ordre. Le président Obama de son côté, donne l'impression de ne comprendre ni son homologue, russe, de ne pas connaitre la complexité ukrainienne, sinon, il n'aurait pas suggéré à ceux qu'ils ont mis au pouvoir à Kiev comme première action, de supprimer la langue russe. Et pire, il semble ne pas connaitre ses propres faiblesses, d'un pays ruiné et qui ne pourra rien offrir à 47 pays africains qu'on invite à Washington, juste pour mimer les rencontres tous les 2 ans entre les dirigeants africains et chinois.
QUELLES LEÇONS POUR L'AFRIQUE ?
Le ministre français des Affaires étrangères d'alors, Bernard Kouchner va se féliciter de la décision du CIJ en ces termes : "L'indépendance du Kosovo est "irréversible (...) Cet avis affirme clairement que la déclaration d'indépendance du Kosovo n'est contraire ni au droit international ni à la résolution 1244, comme la France l'avait toujours soutenu, et je m'en réjouis". Question : Pourquoi l'Occident se réjouit d'alimenter les sécessions au Kosovo, au Sud Soudan et font semblant de jouer aux fervents défenseurs du droit international et de l'intangibilité des frontières pour l'Ukraine ? En quoi la Crimée en Ukraine est différente du Sud Soudan ou du Kossovo? La réponse est que cette équation à géométrie variable est le fond de commerce de certains pays, les mêmes qui se sont arrogés le droit de faire les gendarmes du monde pour partager les bons et les mauvais points aux candidats naïfs à la démocratie, pour bien les spolier. Contrairement à ce qui se passe régulièrement en Afrique, de l'Erythrée au Sud Soudan, la Russie n'a pas aidé la Crimée à déclarer son indépendance, mais plutôt la rejoindre dans un ensemble déjà grand. Toute nouvelle indépendance affaiblit le pays qui perd un morceau de sa terre. Mais fragilise aussi le nouvel état non viable.
La Russie n'a pas fini de surprendre les américains.
A la différence de la Russie, les africains sont grossièrement prévisibles dans toutes leurs stratégies par leurs ennemis occidentaux. Encore faut-il qu'ils soient capables de comprendre que l'Occident est l'ennemi de l'Afrique. Il existe en Afrique un vrai retard culturel et intellectuel de la population, pour déjà être capable de comprendre qu'il lui faut instaurer un rapport de force avec l'occident dans lequel ses propres points de vue seraient pris en considération. Mais on ne peut pas y parvenir dans un rapport classique de mendicité institutionnalisé où celui qui tend la main pour recevoir est toujours celui qui obéit à l'autre.
Voilà pourquoi il n'existe à ce jour dans aucun pays africain, un seul projet sérieux pour espionner l'occident. Les africains croient par erreur qu'ils sont les amis des européens et ne se posent jamais la question de savoir comment ils sont vus aux yeux des européens : de simples esclaves même si très lettrés. Les chaines de télévision en occident pourrons donner l'impression de haïr le président Poutine ou la Russie, mais il reste un élément que personne ne peut mettre en doute, quelque soit leurs relations dans le futur, ils sont condamnés à respecter la Russie. Ils ont déjà commencé à le faire, pour preuve, la façon dont tous tergiversent pour des pseudo-sanctions qui n'arrivent jamais.
Et c'est dans ce rapport de respect que je suis paradoxalement optimiste pour le futur des relations entre ces 2 ennemis d'aujourd'hui. Je ne peux pas dire de même pour l'Afrique. Pour qu'on nous respecte, nous devons cesser de tendre la main, c'est une condition incontournable avant même de parler de stratégie militaire ou d'espionnage des européens par les africains.
Jean-Paul Pougala (ex-docker clandestin)
Source: Page Facebook de Jean-Paul Pougala
02:28 Écrit par Fernand AGBO DINDE dans Chine, Etats-Unis d'Amérique, Europe, Monde, Russie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : monde, russie, leçon de géostratégie africaine n° 71, comment gagner une guerre sans combattre selon sun tzu?, l’exemple de la russie en crimée, ou voici comment la russie a piégé les dirigeants de l'occident, et récupéré la crimée sans tirer un seul coup de fusil | |
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